Le génie du faux - La passion Vermeer
EAN13
9782755630930
Éditeur
Hugo Document
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Le génie du faux - La passion Vermeer

Hugo Document

Indisponible
Peintre de génie ou faussaire « habité » par son maître ? L'énigme van
Meegeren.

Han Van Meegeren est sans doute le plus grand faussaire de tous les temps. Un
peintre hollandais du XXe siècle qui a « inventé » des Vermeer si parfaits que
si un accident historique ne l'avait contraint à se dénoncer lui-même,
certaines de ses oeuvres seraient toujours accrochées aux cimaises des plus
prestigieux musées du monde. Et d'ailleurs est-on certain que tous les Vermeer
authentifiés sont réellement des Vermeer ? Et ne peut-on imaginer, comme
d'aucuns le pensent toujours, que quelques-uns des faux peints par Van
Meegeren sont en fait de vrais tableaux du maître de Delft ?

Si une telle ambiguïté demeure possible, c'est qu'il a existé entre les deux
peintres, au-delà des siècles, une véritable connivence artis-tique, une
étrange alchimie qui a conduit le faussaire à entrer dans le personnage de
Vermeer et peut-être même à devenir Vermeer lui-même, le temps de
l'élaboration de l'un de ses faux.

L'une de ses toiles, Le Christ et la femme adultère, fut achetée très cher par
le maréchal Goering, impénitent collectionneur et pilleur d'oeuvres d'art.
Après la Libération, lorsque ce tableau fut retrouvé parmi le trésor caché du
Feldmarshall, la police hollandaise vint demander des comptes à Van Meegeren,
convaincu d'avoir été le vendeur de la toile : le peintre, soupçonné d'avoir
dépossédé son pays d'un tableau inestimable au profit de l'ennemi, risquait
alors une lourde condamnation pénale. Pour se disculper, Van Meegeren révéla
alors que l'oeuvre était en réalité un faux. Mais emporté par son désir fou de
reconnaissance, il s'accusa aussi d'avoir peint tous les Vermeer qui avaient
mystérieusement surgi au cours des dernières années. Oui, il avait trompé les
meilleurs experts et prouvé par l'absurde combien ils étaient faillibles !

Le paradoxe fut qu'il ne fut pas immédiatement cru et qu'il dut exécuter un
faux Vermeer sous l'oeil de la police pour convaincre les enquêteurs de sa
bonne foi.

En un tournemain, Van Meegeren passa donc du statut de traître à son pays à
celui de patriote puisqu'il avait berné Goering lui-même et obtenu pour
paiement de son faux 200 tableaux de maîtres de la peinture hollandaise.
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