Pablo de la Courneuve

Cécile Roumiguière

Seuil Jeunesse

  • Conseillé par (Libraire)
    19 novembre 2015

    Conseillé par la librairie L'Oiseau Lire à Évreux

    «De» peut marquer l’origine.Pablo vient de Colombie. Là-bas, la peau sentait le soleil et non pas le beignet inachevé. Là-bas, on pouvait marcher dans des rues qui embaument l'ananas et la mangue. Là-bas, il a fallu marcher une nuit, dans le silence pour ne pas réveiller les bottes jaunes et s'exiler, sans papiers, la famille au grand complet, d'abuelita à la petite Rose, jusqu'à un HLM de la Courneuve.
    «De» peut marquer aussi la cause. Pablo est blanc de peur à l'idée de devoir récupérer une poupée chez la Goule, sorcière aux ongles bien sûr longs. Sauf qu'une fois cet exploit accompli, de la cause on passe à l'appartenance. La Goule devient la confidente de Pablo. Confident aussi, Georges, percuté à un carrefour, cycliste adjoint au maire et sans doute membre de RESF.

    Et Marisol qui échangerait bien un sol contre un e, Marie, confidente et hermana prête, d'un coup de crayon pour les yeux, à raturer ses origines. C'est compter sans son frère.
    Et puis, il y a... Pablo de la Courneuve Pablo, dès qu'il dispose de quelques minutes, marche loin des tours. Il marche comme il marchait dans son pays. Il n'est pas originaire de la Courneuve ni ne lui appartient. Pourtant dans ce «de»-là se déploie tout le chemin parcouru qui fera qu'un jour il lui sera possible de dire qu'il est Courcolombien. Ce «de»-là vaut largement une particule. Pablo DE la Courneuve.

    Béatrice Added, enseignante, pour la librairie L'Oiseau Lire à Évreux