Elizabeth P.

Anne-Marie Métailié

Conseillé par
17 mars 2018

suicide ou crime ?

A Saint-Nazaire, une femme est retrouvée noyée. A priori un suicide.
Muriel, jeune journaliste couvre l’évènement.
La morte, veuve depuis un an, était médecin, très appréciée de ses patients et de ses collègues.
Très vite, Muriel envisage d’autres pistes que le suicide, et ces pistes la mènent à douter de la véritable identité de la victime.
Effectivement, elle était d’origine argentine. Et on entre alors dans la dictature grâce à des textes retrouvés datant de 1978.
Alternant les extraits de lettres et de mail de la femme morte et l’enquête de Muriel, l’auteur nous entraîne dans un drame humain lié aux atrocités des tortionnaires argentins.

C’est tout simplement passionnant. L’auteur nous entraîne dans l’aventure bouleversante de Marie, ou Soledad, ou Juana, ou…..quel que soit son véritable nom.
On s’y perd un peu parfois, mais quel suspens, quelle émotion !
Tant dans la vie passée de la morte que dans la vie actuelle de Muriel.
Une page de l’histoire argentine que je découvre, et surtout une femme et une époque qui resteront en mémoire grâce au talent incontestable de l’auteur.

Conseillé par
12 mars 2018

Entre Lorraine et Bretagne

En regardant la télévision un soir, une femme apprend à la fin du journal télévisé la mort de Jérémy Kettle, un écrivain qu’elle a connu vingt-cinq ans plus tôt.
Désenchantée par la vie, cette nouvelle la replonge dans son passé, son adolescence, un grand amour avorté.
Elle revit des tranches de vie, entre la Lorraine et la Bretagne (mes deux lieux de prédilection, ce qui ne rajoute au charme du livre. J’ai aimé reconnaître tous ces endroits de Nancy)
Cette remontée dans le temps ouvre des vents de jeunesse, de bonheur, d’amour, d’amitiés, teintés de nostalgie.
L’écriture est subtile et délicate, la construction du roman efficace.
Un très bon morceau de vie partagé avec Muriel, son voisin Jean-Philippe, le chat Gandhi et tout un passé révolu.

Éditions de l'Observatoire

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10 mars 2018

A la suite d’une déception amoureuse, Virginie devient danseuse de pole dance.
Arrimée à sa barre, elle se contorsionne, attise le désir des hommes.
Chaque samedi, elle déjeune chez sa mère qui l’ a élevée avec sa marraine.
Une cruelle absence d’hommes dans cette famille. Ils ont tous fui
Son grand-père, qui a disparu après être rentré de la guerre 14
Son père, disparu quelques mois avant sa naissance
Son frère jumeau, cette petite boule dans le dos « fœtus in foetu », qu’elle traîne depuis le ventre de sa mère, et qu’elle fait vivre à côté d’elle, personnage imaginaire qui l’aide à suivre sa route, qui l’aide à rechercher son père.
C’est ce manque d’hommes dans la famille qui a fait de Virginie ce qu’elle est. Une femme en recherche du regard des hommes.
C’est un roman étrange. On se demande dans quoi on entre, et au fil des pages l’intérêt pour Virginie grandit.
D’une belle écriture, Manuel Blanc retrace un beau parcours de femme, bien qu’il ne soit pas dans les normes conventionnelles. Plus les pages avancent et plus on est envouté par cette danseuse particulière n’ayant aucune limite, aucune retenue.
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Conseillé par
6 mars 2018

Ginka, prostituée bulgare de 19 ans est morte assassinée de vingt-trois coups de couteaux dans un terrain glauque parisien.
Son assassin a été arrêté et condamné, mais, des années plus tard, Philippe Broussard, journaliste au Monde, décide de reconstituer sa vie.
Partant de Bulgarie où elle a passé sa jeunesse, il suivra son parcours, passant par l’Albanie, la Grèce, l’Italie, Paris….
Il est allé dans tous ses endroits pour mener son enquête.
Pour raconter son histoire, il s’adresse à sa fille qu’elle a abandonnée à la naissance et qui ne la connaît pas.
Si Ginka n’est pas d’emblée sympathique, elle est par contre l’image de ces pauvres filles entrainées malgré elles dans la prostitution et prisonnières de réseaux proxénétisme.
Et c’est ce qu’a voulu dénoncer l’auteur. L’abomination des vies de ces jeunes filles trop crédules qui ne peuvent plus ou très difficilement se soustraire à un engrenage abominable actionné par des hommes sans scrupules.
Il a été jusqu’au bout de ses recherches, sillonnant les routes pour redonner une existence à cette fille poignardée et morte plus ou moins anonyme.
Elle avait un nom, elle avait une famille, elle était un être humain.
Et Philippe Broussard lui a redonné sa dignité.

Conseillé par
6 mars 2018

Les parents de Camille Anseaume décident de mettre en vente la maison où elle passa son enfance.
Il lui semble alors indispensable de passer une semaine dans cette maison afin de lui dire adieu.
Commençant par la rue « alléedelaprimevère », en un seul mot ; elle nous entraîne de pièce en pièce à chaque chapitre.
Ses souvenirs d’enfance affluent, bons ou moins bons.
Du coup on imagine très bien cette maison et toute la vie qui l’anima.
Le style est très agréable. A la nostalgie se mêle l’humour.
A quelqu’un qui lui demandait qui pourrait bien s’intéresser à cette histoire. Elle répond : à ma famille déjà.
Bien que n’étant pas de la famille, j’ai apprécié ce pèlerinage joyeux et mélancolique à la fois, fleurant bon la vie de famille et l’enfance.